Les causes de la gale de boue chez le cheval

gale cheval

La gale de boue, aussi appelée dermatophilose ou gale de pluie, est une affection cutanée fréquente chez le cheval, surtout en automne et en hiver, lorsque les sols sont boueux et humides. Elle ne résulte pas simplement d’une irritation causée par la pluie ou la boue, son origine est multifactorielle.

L’humidité, l’état du terrain, l’équilibre de la peau et du système immunitaire du cheval sont autant de facteurs qui favorisent son apparition.

Un environnement propice, humidité, boue et sols mal drainés

Un environnement humide est le facteur déclencheur principal de la gale de boue. Une exposition prolongée à la pluie, à l’humidité et à la boue provoque une macération cutanée qui affaiblit la peau et facilite la pénétration des bactéries. Les micro-lésions, dues aux frottements, aux piqûres d’insectes ou irritations créent des portes d’entrée pour les micro-organismes présents dans l’environnement.

Les zones les plus exposées sont les membres inférieurs, notamment les paturons et les fanons, constamment en contact avec le sol humide. L’infection peut aussi s’étendre au dos et à la croupe, surtout si l’humidité s’accumule sous la couverture.

Un manque d’hygiène, un surpâturage qui compacte le sol et limite le drainage, ou un terrain mal entretenu augmentent encore le risque. Ces éléments ne sont pas, à eux seuls, responsables de la gale de boue, mais ils créent un contexte favorable à l’installation de la bactérie responsable, Dermatophilus congolensis.

Un déséquilibre cutané : quand la barrière naturelle cède

La peau du cheval joue un rôle essentiel de barrière protectrice contre les agressions extérieures. Lorsqu’elle est saine et équilibrée, elle empêche les micro-organismes de pénétrer et de provoquer des irritations ou des infections. Mais lorsqu’elle est fragilisée, elle devient plus sensible et moins capable de se défendre, favorisant l’apparition de l’infection

La gale de boue n’est donc pas seulement liée à l’humidité, elle traduit un déséquilibre de la peau, souvent accentué par les conditions de vie du cheval ou par des soins inadaptés.

Une bactérie opportuniste : Dermatophilus congolensis

La gale de boue est provoquée par la bactérie Dermatophilus congolensis. Présente dans la boue, l’eau stagnante, ou sur la peau des chevaux, elle reste généralement inoffensive tant que la peau est saine. Mais lorsqu’elle est fragilisée par l’humidité, les frottements ou des micro-lésions, la bactérie pénètre dans l’épiderme, provoquant une inflammation.

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Cette bactérie peut survivre sous forme de spores dormantes et se réactiver dès que les conditions redeviennent favorables (peau humide, chaleur modérée, faibles défenses). Dermatophilus congolensis est donc une bactérie opportuniste, elle profite d’un déséquilibre cutané et d’un milieu humide pour se développer. Pour comprendre plus en détail le mode d’action de cette bactérie et les soins à faire, découvrez un article complet sur la gale de boue.

Un système immunitaire affaibli : le facteur interne souvent oublié

Même si les conditions extérieures favorisent la gale de boue, la capacité du cheval à y résister dépend aussi de son équilibre interne. Un cheval en bonne santé, bien nourri et dont les défenses immunitaires sont stables sera moins sensible à l’infection qu’un cheval fatigué, carencé ou soumis au stress.

L’influence de la nutrition sur la santé de la peau

Le zinc, le soufre, le cuivre et la biotine sont essentiels au bon fonctionnement du système immunitaire et à la santé cutanée. Le zinc participe à la régénération des tissus, il favorise la santé des sabots et de la peau. Il est d’une importance vitale pour un certain nombre d’enzymes de la peau. Un manque de zinc fragilise la peau et augmente le risque d’infections bactériennes.

La biotine, surtout connue pour soutenir la croissance et la qualité des sabots, soutient également de nombreux autres éléments de la physiologie du cheval, y compris la qualité du pelage et d’une peau saine.

Un apport suffisant en acides gras essentiels (oméga 3 et oméga 6) soutient la souplesse de la peau et la fonction anti-inflammatoire naturelle de l’organisme

Le rôle du microbiote cutané et intestinal

La peau du cheval héberge naturellement une flore microbienne protectrice, appelée microbiote cutané. Il aide à maintenir l’équilibre de la peau et à empêcher le développement de bactéries pathogènes. Lorsque cet équilibre est perturbé, par une humidité prolongée, des produits de soin trop agressifs ou une alimentation déséquilibrée, la barrière cutanée s’affaiblit et devient plus vulnérable aux infections.

Le microbiote intestinal influence lui aussi la santé de la peau. En soutenant le système immunitaire et en régulant les réactions inflammatoires, un intestin sain contribue directement à la résistance globale de l’organisme. Ainsi, un cheval au système digestif sain sera souvent plus résistant aux infections cutanées comme la gale de boue.

Un équilibre global à préserver

Le stress, la fatigue, les changements de saison ou une alimentation pauvre en micronutriments peuvent fragiliser l’immunité et déséquilibrer la peau. Préserver cet équilibre, nutritionnel, cutané et digestif, permet de renforcer les défenses naturelles du cheval et de limiter l’installation de la dermatophilose.

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La gale de boue ne dépend pas seulement de la boue et de l’humidité ; elle reflète aussi l’état général du cheval. Un organisme équilibré et en bonne santé sera mieux protégé contre l’infection.

Le rôle du propriétaire

Le propriétaire joue un rôle central dans la prévention de la gale de boue : c’est lui qui peut agir avant l’installation de la maladie.

Une gestion adaptée

Il est important de maintenir le terrain aussi sec et bien drainé que possible, d’éviter les zones boueuses, et de limiter l’exposition des membres du cheval à l’humidité. La surveillance de l’hygiène du box et des pâturages, ainsi que le nettoyage régulier des équipements, font partie des gestes à adopter.

En période humide, il faut veiller à ne pas couvrir le cheval immédiatement après un travail ou une douche pour éviter la macération.

Les bons réflexes

Surveiller les membres du cheval chaque jour permet de détecter rapidement les premières rougeurs, zones humides ou petites croûtes.

En cas de signe précoce, il est important d’utiliser des soins adaptés à la gale de boue, non occlusifs et assainissants, afin d’éviter que l’affection ne s’installe ou ne s’aggrave.

Enfin, un ajustement de la nutrition pour soutenir la peau et renforcer l’immunité complète cette approche préventive, aidant le cheval à rester résistant face à la gale de boue.

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